Evelyne FLEURY

Nous nous sommes vus les jours de fêtes, fêtes d’anniversaire, fêtes de la nouvelle année, fêtes des pâtés faits maison, fêtes des pâtes faites maison, fêtes du barbecue (paëlla, omelette aux champignons, sardines, harengs …), fêtes du début du printemps, fêtes de la fin de l’été. Et dans ma mémoire, ton rire léger qui accompagnait les blagues de Gilles et d’Alain et ton sourire toujours au rendez-vous qui s’ouvrait sur les dents du bonheur. Nous nous souviendrons de tous ces moments de bonheur en ta compagnie, comme des cadeaux précieux. Merci Évelyne.

Chère Evelyne, merci. Merci pour ton accueil, un soir, la veille de mon anniversaire, où je suis arrivée comme une fleur chez vous à Frepillon, et où j’ai été célébrée avec du champagne et cadeaux, alors que nous étions en train de nous rencontrer. Merci pour tes gentils mots, lorsque tu m’as dit que depuis que Blaise me connaissait il était heureux, après des moments plus difficile pour lui, et que tout ce que tu voulais pour tes enfants, c’était leur bonheur. Merci pour toutes ces petites attentions, chaque fois que nous venions à Frepillon, tu pensais aussi à moi, avec mon café noisette, un bon poisson, notre sauce moucherons préférée ou le jus de cranberry que l’on aimait partager toutes les deux. Merci pour toutes les discussions que nous avons eu, parfois très intimes. Tu étais ouverte d’esprit comme j’ai rarement vu, toujours dans l’écoute et jamais dans le jugement. J’aimais beaucoup discuter avec toi, cela me manquera. Merci pour ton amour, quand je vous ai présenté mes enfants, Maxence et Anna. Toi et Gilles les avez accueilli comme vos propres petits enfants. Je ne vous remercierai jamais assez pour ça. Merci pour ton soutien, dans des moments plus difficiles, comme la perte de notre travail avec Blaise l’année dernière, ou le décès de mon papa il y a quelques mois. Merci d’avoir été là, tout simplement, à écouter nos récits de voyages, à partager des astuces entre mamans, a nous envoyer des photos de nos puzzles respectifs, à vivre avec et à travers nous finalement. Evelyne, tu étais ma belle mère, mais pour moi, tu étais une mère, belle et bien plus que ça.

Jadis, il y a fort longtemps, novice dans ma profession, il advint que je dus partir travailler dans un endroit reculé de la campagne française. Il fallait quitter la grand route et un chemin de traverse cabossé vous conduisait à une vieille fontaine. Là, vous entriez dans un autre univers. Un garde-champêtre très investi qui, à ses heures, devait se rêver shérif, une maîtresse d'école qui ne se déplaçait qu'à l'aide d'épouvantables quintes de toux, une terrifiante grand-mère en blouse et bottes en caoutchouc avec brouette et badine. Et, parmi ces personnages hauts en couleur, une petite dame pourtant très mesurée qui mettait du bon sens dans cet univers un peu délirant... Curieusement, au bout d'un an, c'est à regret que je regagnais la grande ville. Bien des années plus tard, les hasards de l'immobilier me firent revenir en cet endroit. Le monde avait changé et ce lieu aussi. Heureusement, par le biais de joyeux illuminés qui s'imaginaient "artisans cidriers", je retrouvai cette dame si discrète. Chaque fois que je la croisais, l'ambiance était à la fête. C'était toujours de délicieuses agapes où les invités parlaient fort. Elle, était toujours discrète, modèle de tempérance, de bienveillance et de douceur. C'est alors que je compris pourquoi je l'aimais bien. La première fois que je la vis, elle venait chercher son fils. Et c'était ça Evelyne, un VRAI modèle de maman.

Cher Gilles, chère famille, Hélène et moi, finalement, ne pourrons être à vos côtés demain pour ce dernier adieu à Evelyne. Nous le regrettons vraiment. Nous serons présents, non seulement par la pensée, mais aussi par la prière, ce qui est extrêmement important pour nous, surtout en semblables circonstances. Les mots sont bien pauvres en pareille situation : soyez certains que nous partageons votre peine et que notre prière ne se limite pas à l'intention d'Evelyne, mais qu'elle est aussi destinée au réconfort de ceux qui la pleurent. Avec toute notre affection, Hervé et Hélène.